Neige, yack et Cie

Publié le par Carlotta

Mardi 5 octobre : départ à 7h (Ouch, le réveil) du matin direction le lac Namtso, à un peu plus de 100 km à vol d'oiseau au Nord Ouest de Lasa. Nous découvrons notre nouveau guide, bien plus sympa et avec un meilleur anglais, nos deux 4x4 et nos deux chauffeurs, tous 5 tibétains. On se répartit au pif dans les voitures, et roulez jeunesse !

Le jour pointe son nez quand nous quittons Lasa, bercés par la musique tibétaine du chauffeur. D'autant plus bercés que nous n'avons pas de ceintures de sécurité. Et le guide, recroquevillé sur un petit siège dans le coffre, doit être encore bercé davantage ! La musique du chauffeur, c'est un truc assez ouf qui nous a suivi pendant tout le voyage. Imaginez : une collection impressionnante de CD, mais nous avions toujours l'impression d'écouter la même chose, un écran incorporé sous les réglages type chauffage (à l'emplacement habituel du lecteur CD, donc) qui diffusait les clips ! Et les clips en question... Un mélange de danse traditionnelle tibétaine (aux costumes, on se serait crus en plein Tintin !) entrecoupés (dans la même chanson, oui oui) de chorégraphies modernes au ralenti, gros plans sur le visage et les lunettes de soleil démesurées du chanteur, bref, une parodie de clips occidentaux (qui ont pourtant parfois l'air de parodie à eux seuls!). Au milieu de ce joyeux remue-ménage popait parfois une chanson de Mariah Carey. Oui oui. Bref, c'était rigolo, mais après avoir demandé au chauffeur de baisser le son et après nous être réfugiées dans nos Ipods, ça allait quand même mieux.

 

A part ça les chauffeurs sont adorables, en route ils achètent pour nous de l'eau ("Magic water of Tibet", Attention !), du fromage de yack. Le notre est de loin plus prudent que son collègue, le hasard nous a fait bien choisir !

Sur les quelques routes du Tibet, pas de radars, mais la vitesse n'en est que plus contrôlée. Je vous explique : il y a des postes de police très régulièrement le long de la route, et à chaque poste il faut s'arrêter et repartir avec un papier tamponné par la police... qui précise notre heure de passage ! Si, au prochain poste, ils constatent grâce à l'heure qu'on a roulé trop vite, c'est 500 yuans de perdus ! (Sauf que, au lieu de rouler à la vitesse maximale autorisée, il y a la technique qui consiste à faire de longues pauses pour perdre du temps ^^).

 

Nous traversons des paysages magnifiques de montagnes et de vallées, les couleurs et les yacks sont splendides.

 

Après quelques heures de route, nous voilà arrêtés au "ticket office", qui est en ait situé à une heure de route du lac en lui même. Des tas de voitures, vans, bus sont arrêtés là, on se demande pourquoi. Des gamins arrogants en profitent pour se faire prendre en photo, puis vont réclamer de l'argent aux touristes crédules. Mais que se passe-t-il ? Le guide part en savoir plus. Et là, c'est le drame (Tatatatata !!). Nous apprenons que si ici il fait plutôt beau, plus haut il neige, il vente, bref, on pourra très certainement monter, mais la re-descente est hypothétique. On n'en sait pas encore trop, il faut attendre. Nous attendons. Trente minutes plus tard, des informations météorologiques plus précises arrivent : nous pouvons monter sans (trop de) risques, à condition de redescendre vite. Nous demandons l'avis du guide, habitué : en restant seulement une demie heure au lac, presque aucun risque d'être bloqué en haut. C'est parti ! Avant, il nous a fallu signer une décharge précisant que nous avons été informés de la météo, et le gentil monsieur qui contrôle nos tickets d'entrée précise "Encore hier, des touristes n'ont pas pu redescendre". Certes.

 

Nous voilà donc sur une route perdue dans la montagne, quasi déserte, avec des montagnes plutôt rocheuse que neigeuses, où la neige est étrangement répartie (on se croirait sur un marbré géant!). Et, tout à coup, de la neige partout, Tintin au Tibet refait surface. Plus nous montons, plus le brouillard s'épaissit, plus la visibilité se réduit. Le silence s'est fait dans la voiture. Je suis absorbée par la contemplation de l'immensité blanche et hostile, au dehors. Au bout d'un moment, je ne distingue plus le ciel du sol ni de la montagne. La paroi verticale pourrait être à 10 mètres ou à 1 km de la voiture, je n'en saurai rien. Nous croisons des motos copieusement emmitouflées, des gens avec des chiens. Un homme a laissé sa moto sur le bord de la route, s'est assis un peu plus loin dans la neige et à fait un feu pour lui et ses deux chiens. 

 

Finalement, le col passé, nous redescendons un peu, la visibilité s'améliore. La route est globalement en bon état, mais avec parfois de gros trous, ce qui rend les 4x4 indispensables.

 

Enfin nous arrivons ! Il neige un peu, le ciel n'est qu'une épaisse masse blanche. Avant même de songer à sortir, nous nous armons contre la neige et le froid : chech autour du cou, foulard + deux capuches sur la tête ( ça remplace très bien le bonnet que je n'ai pas), gants, lunettes de soleil. Malgré tout, nous sentons le froid en sortant ! La place sur laquelle nous sommes garés est entourées d'hôtels construits dans des pré-fabriqués. Partout, des poneys et des yacks pour les touristes, couverts d'épaisses couvertures multicolores, magnifiques touches de couleur dans cet océan blanc/gris.

 

Un autre océan nous attend de l'autre côté de la place : celui du lac, immense, mais que nous ne voyions presque pas. Nous voilà sur des poneys pour rejoindre le lac (tout proche, mais c'est pour le plaisir !), qui nous montre une minuscule parcelle de son immensité gris argenté. Quelques photos, les pieds dans l'eau du lac, et il faut déjà repartir !

 

Heureusement, le ciel s'est dégagé et rapidement, la visibilité est bonne. Les montagnes sont superbes. Au détour d'un virage, nous voyions deux couples de mariés en pleine séance photo ! Au milieu de la neige soulevée par le vent ! En robe bustier ! Mais les photos doivent être supers ;)

 

Le chauffeur prie dans les gros virages, faut-il s'en inquiéter ? ^^

 

Nous décidons de rentrer directement à Lasa sans nous arrêter, histoire d'arriver avant que le marché ne ferme ses portes, ou plutôt ses stands : la nécessité d'acheter bonnets, caleçons et pour certains gros pulls s'est faite sentir ! J'achète un chouette bonnet tibétain et un caleçon horrible mais bien épais et donc chaud ! Me voilà armée pour notre descente dans le Sud le lendemain !

 

Moralité, c'était la seule journée décevante, mais nous ne pouvons rien à la météo ! Le ticket est bien sûr une carte postale qui me fait souhaiter revenir au Tibet !

Une petite traduction de l'explication donnée par le ticket :

"Namtso veut dire en tibétain " lac céleste". Il est situé à 4718 mètres d'altitude et sa surface est de 1940 kilomètres carrés. C'est le lac salé le plus haut du monde. Dans le bouddhisme tibétain, le lac est sacré. Les fidèles effectuent un pèlerinage sur les îles du lac, ce qui apportent à leur famille santé et bonheur . Le lac comporte 5 îles où on trouve des pierres dressées, ressemblant naturellement à des silhouettes humaines ou des arbres."

 

 

Publié dans Tourisme !

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E
<br /> <br /> Ce qui me fascine ce n'est pas tant les postes de polices en eux même, mais le système qui va avec ;)<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Hormis le fait que ça doit être absolument magnifique (et un peu flippant je pense), ce qui me marque c'est l'histoire des postes de police pour la vitesse. C'est juste DINGUE <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Elanorlabelle : il y a, d'une manière générale, énormément de policiers en Chine. Et puis, cela créé des petits postes, comme on en voit partout.<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'imagine aisément l'immensité des paysages ! Je me souviens aussi d'avoir reçu un sms lors de la descente :-)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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